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La plante misère porte-t-elle vraiment malheur ? Décryptage d’une superstition un peu tordue

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Il y a des plantes qui déclenchent des sourires immédiats. Et puis il y en a d’autres, comme la plante misère, qui provoquent une moue dubitative, un petit froncement de sourcils, comme si leur simple nom suffisait à porter la poisse.

C’est marrant parce qu’elle trône dans ma cuisine depuis des années, retombant élégamment d’une étagère en bois flotté, et jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse l’accuser de porter malheur. Jusqu’au jour où, en discutant déco avec une cliente, elle m’a lancé, très sérieusement :
— « Vincent, vous croyez à ce qu’on dit sur la misère ? Parce que ma mère refuse d’en avoir à la maison… »

Je suis resté un peu interdit. Et j’ai eu envie de creuser. D’où vient cette réputation ? Est-ce un pur fantasme, ou y a-t-il quelque chose derrière ce feuillage panaché et ces tiges joyeusement envahissantes ?

Allez, installez-vous. On va parler croyances, design végétal, et peut-être même un peu de transmission.

Un nom qui fait peur, mais une plante qui rassure

Commençons par l’essentiel : non, la plante misère ne porte pas malheur. Ni à vous, ni à votre maison, ni à votre compte en banque. Au contraire, je dirais même qu’elle est plutôt de celles qui font du bien. Mais je comprends d’où vient la confusion.

Son nom, déjà, n’aide pas : “misère”, sérieusement ? Difficile de faire plus dramatique. Pourtant, il vient simplement de sa capacité à survivre dans des conditions… eh bien, misérables justement. Peu de lumière, pas beaucoup d’eau, des pots oubliés dans un coin sombre : elle s’en contente. Mieux, elle s’y épanouit. Et rien que ça, c’est déjà une leçon de résilience.
misere plante interieur

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On l’appelle aussi…

  • Tradescantia zebrina

  • Misère pourpre

  • Plante ambulante

  • Ou même inch plant en anglais

Elle a donc plusieurs noms, mais une seule constante : elle pousse vite, et elle pousse bien.

Dans mon atelier, il y a une bouture suspendue qui s’étire depuis des mois au-dessus d’un meuble en OSB. Chaque semaine, elle gagne quelques centimètres, comme si elle cherchait doucement la lumière ou une main tendue.

Alors, pourquoi cette rumeur de malédiction ?

On touche ici à ce que j’appelle les croyances décoratives. Des idées reçues qu’on se transmet entre générations, parfois sans trop savoir pourquoi. Et très souvent, elles s’enracinent dans des symboles, des sons, ou des jeux de langage.

Dans le cas de la misère, le mot suffit à faire naître l’idée que quelque chose de triste ou de négatif s’y attache. Certaines personnes évitent même de l’installer dans des lieux de passage ou des pièces à vivre, de peur qu’elle n’“attire” la pauvreté ou la solitude.

Et pourtant… Ce n’est qu’un malentendu horticole. Parce qu’en réalité, dans le langage des plantes et des couleurs, cette beauté panachée de vert, de violet et d’argent évoque l’abondance, l’endurance, la croissance.

Si je vous dis que dans certains pays d’Amérique latine, on l’offre en signe de force intérieure, vous me croyez ? Et que dans certaines traditions Feng Shui, elle est même considérée comme une plante “purificatrice” des énergies stagnantes ? Comme quoi…

Ce que cette plante raconte vraiment

Ce que j’aime avec la misère, c’est qu’elle ne demande pas grand-chose et qu’elle offre énormément en retour.

Elle pousse sans chichi, elle retombe joliment, elle accepte d’être bouturée à l’infini. C’est la plante parfaite pour un coin d’étagère, une suspension tressée, ou même un bocal en verre recyclé.

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Et ce feuillage légèrement satiné ? Ce mélange de rayures argentées et de reflets violets, qui attrape la lumière sans en faire trop ? C’est un vrai petit bijou naturel. Je l’ai déjà vue sublimer une cuisine blanche, donner du pep’s à un coin lecture ou apporter une touche jungle à une salle de bain. Le tout, sans caprice ni drame végétal.

Comment bien accueillir une misère chez soi

Parce qu’au-delà des croyances, c’est une plante qui mérite qu’on lui offre une belle place. Voici comment je la chouchoute, version Vincent :

  • Lumière : elle aime les coins lumineux, sans soleil direct. Trop d’ombre et ses couleurs palissent. Trop de soleil, et elle brûle.

  • Arrosage : modéré. J’attends que le terreau sèche en surface avant de sortir l’arrosoir. Un excès d’eau, et elle jaunit.

  • Rempotage : une fois par an, au printemps. Et si elle devient trop longue, je coupe et je fais des boutures dans l’eau.

  • Engrais : une petite dose d’engrais liquide bio tous les 15 jours en été suffit amplement.

Bonus : elle se bouture comme un charme

Un jour, en buvant un café chez ma voisine, j’ai repéré une misère absolument magnifique dans sa cuisine. Je lui ai demandé une bouture, je l’ai mise dans un simple verre d’eau, et quinze jours plus tard, elle avait déjà développé de belles racines. Depuis, elle vit sa meilleure vie dans mon atelier, au-dessus du bureau.

plantes misère

Plante misère et déco intérieure : une combinaison gagnante

Si vous êtes comme moi, et que vous aimez donner une âme à vos intérieurs, la misère peut devenir une pièce maîtresse dans une composition végétale.

Quelques idées à tester :

  • Suspendez-la dans un panier en macramé pour accentuer son port retombant

  • Mélangez-la avec d’autres feuillages contrastés : un pothos doré, une fougère, une maranta

  • Installez-la sur un meuble en hauteur, près d’un miroir : elle captera la lumière et se reflétera joliment

  • Utilisez un pot coloré pour réveiller ses reflets violets

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C’est une plante que j’adore placer en arrière-plan, comme un rideau vivant. Elle crée une ambiance, elle adoucit les lignes droites, elle “habille” une pièce sans l’encombrer.

Une superstition qui ne tient pas debout

J’ai creusé, vraiment. J’ai fouillé les livres de jardinage, les forums, les croyances populaires. À aucun moment je n’ai trouvé une histoire solide qui justifierait cette idée de malédiction liée à la misère.

C’est juste un raccourci. Un mot qui fait peur. Une idée reçue qui circule et qu’on oublie de questionner. Comme si le nom suffisait à dicter le destin.

Mais la déco, comme la vie, c’est fait pour être vécu pleinement. Et si une plante vous plaît, si elle vous parle, si elle vous fait du bien, alors elle est à sa place chez vous. Peu importe ce qu’en disent les dictons.


FAQ

Pourquoi appelle-t-on cette plante “misère” ?

Le nom vient de sa capacité à survivre dans des conditions difficiles : peu de lumière, peu d’eau. Ce n’est donc pas un symbole de malheur, mais plutôt de résilience.

Est-elle vraiment considérée comme “porte-malheur” dans certaines cultures ?

Certaines personnes évitent de l’avoir chez elles à cause de son nom, mais il n’existe aucune tradition sérieuse ou historique prouvant qu’elle attire la malchance.

Peut-on offrir une misère en cadeau ?

Oui, et c’est même une excellente idée. Elle symbolise la croissance, la facilité à s’adapter et la beauté naturelle. Idéale pour un premier appartement, un bureau, ou une nouvelle aventure.

Est-elle toxique pour les animaux ?

Oui, légèrement toxique pour les chats et chiens si elle est mâchouillée. Il vaut mieux la placer hors de portée si vos compagnons à quatre pattes sont curieux.

Est-ce une bonne plante pour débutants ?

Absolument. Facile à entretenir, rapide à bouturer, tolérante : la misère est parfaite pour ceux qui veulent se lancer dans l’univers des plantes sans stress.


Alors, plante “porte-malheur” ? Franchement, je ne crois pas. Moi, je la vois plutôt comme un petit miracle de la nature, discret et généreux. Une compagne fidèle pour celles et ceux qui aiment embellir leur intérieur sans se prendre la tête. Et si elle vous fait du bien, alors c’est tout ce qui compte.

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